Ben Laden et Israël
Publié le vendredi 06 mai 2011, 11:32 - Et dans le monde ! - Lien permanent
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Ces derniers temps, les mauvaises nouvelles s’accumulent pour Israël. Il y a tout d’abord les soulèvements dans les pays arabes qui ne suivent pas la voie escomptée. On n’y voit pas de foules fanatisées par l’islamisme, mais des peuples qui aspirent tout simplement à plus de liberté. Du coup, Israël n’est plus – ou ne sera bientôt plus – la “seule démocratie de la région”.
Plus gênant, on s’aperçoit vite que la plupart des mouvements islamistes choisissent, bon gré mal gré, la modération. Même si certains continuent de se réclamer du salafisme, le modèle turc devient un exemple.
Dans la foulée du printemps arabe, on comprend bientôt que l’Egypte veut reprendre son leadership régional. Alors qu’un Moubarak vieillissant et impopulaire n’osait rien faire, le nouveau régime va de l’avant. Il laisse passer les bateaux iraniens par le canal de Suez. Et, surtout, il pousse le Hamas et le Fatah, les frères ennemis palestiniens, à se réconcilier.
Le Hamas, qui craint un effondrement du régime syrien, s’est rapproché du Caire. Or, le ministre des Affaires étrangères égyptien, Nabil El-Araby, explique aux Palestiniens des deux bords qu’il ne faut plus parler de “processus de paix” mais de “paix”.
Tout simplement. Israël réagit en coupant les vivres : en refusant de transférer à l’Autorité palestinienne les impôts perçus en son nom (voir l’article de Ha’Aretz). Dans un second temps, Benyamin Nétanyahou vient plaider la cause de l’Etat hébreu dans les capitales occidentales. Mais a-t-il encore beaucoup d’arguments ?
Là-dessus un nouvel événement survient, la mort de Ben Laden. Une nouvelle qui devrait réjouir Israël. En réalité, comme le précise Yediot Aharonot, Israël craint que ce succès ne donne à Barack Obama la possibilité de faire pression sur Israël.
Même si certains médias à Tel-Aviv continuent de présenter le Hamas comme une menace du même ordre qu’Al-Qaida, cela sonne creux. Il faudra inventer une autre histoire. Ou plutôt construire enfin une autre Histoire.
Celle de la paix.
Edito : Philippe Thureau-Dangin
source Courrier International